mardi 3 février 2009

ALBERT CAMUS ET L’INDE Par Sharad Chandra traduction Sylvie Crossman

Indigène éditions/diffusion Harmonia Mundi

Qui savait que Camus, grâce notamment à Jean Grenier, son professeur de philosophie à Alger - lui même traducteur du sanskrit - avait lu la Bhagavad-Gitâ; qu'il gardait, accroché dans le salon de sa maison de Lourmarin, une peinture de tara, la mère de tous les bouddhas? Avait-on noté, dans les Carnets de l'écrivain, les nombreux renvois aux grands textes et auteurs de la philosophie indienne, aux pratiques méditatives des ascètes hindous, des yogis tibétains? Et soupçonnait-on que, de tous les dramaturges étrangers, l'auteur de Caligula était le plus joué aujourd'hui sur les scènes indiennes, de Madras à New Delhi?

Le mérite de cet ouvrage de Sharad Chandra est non seulement de nous rappeler à tout cela, mais de nous inviter à relire l'Etranger, le Mythe de Sisyphe, La Peste, Noces... sous cet éclairage: bien plus qu'une influence, une convergence entre l'oeuvre de l'immense écrivain français et les philosophes orientales, adeptes de la "sainteté sans Dieu".

Sharad Chandra, né en 1943 à Jaïpur, vit aujourd'hui à New Delhi. Universitaire, poète, elle est la traductrice, en hindi, d'Albert Camus mais aussi de Claude Simon, Jean Paul Sartre et Michel Déon, Grand Prix du rayonnement de la langue française de l'Académie française en 1993, elle est membre fondatrice de la Société pour des valeurs humaines et pour une responsabilité universelle, à New Delhi.


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